Dépister la maladie : diagnostic précoce
Actuellement, le diagnostic repose sur des tests neurologiques mais ne peut aujourd’hui être établi formellement que par autopsie. Différentes études proposent de nouvelles techniques de détection précoce avec plus ou moins de succès. Doctissimo fait le point.
Un simple test verbal, meilleur diagnostic précoce
Tests verbaux, écrits, imagerie cérébrale, dosage de protéines dans le sang... des chercheurs de l'université de Toronto ont passé en revue plus de trente études sur le sujet (incluant plus de 1144 malades et 6046 patients sains). Leur but était d’établir quelle méthode est la plus à même de détecter le stade préclinique. Résultats : les tests verbaux sont les meilleurs outils prédictifs, en particulier le “California Verbal Learning Test” au cours duquel les patients lisent une série de 15 mots plusieurs fois et doivent les restituer 20 minutes plus tard.
Les techniques sophistiquées d’imagerie liée au volume de l’hippocampe semblent moins sensibles. Enfin, chez les porteurs d’une prédisposition génétique, le test le plus précis semblait être un test d’identification d’odeur…
Cependant, d’autres progrès pourrait bientôt proposer un diagnostic plus précis.
Visualiser précocement les lésions
Des chercheurs suédois ont combiné une technique d’imagerie médicale (la tomographie par émissions de positons) à l’injection d’un marqueur chimique baptisé FDDNP. Cette molécule se concentre au niveau des lésions caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.
Après l’avoir essayé sur des animaux, les scientifiques l’ont testé sur neuf malades. Chez chacun d’eux, la technique a permis de visualiser les dégâts cérébraux. Suite au décès d’un des patients, les observations ont pu être confirmées par une autopsie.
Responsable de l’étude, le Pr. Barrio précise que "cette méthode non-invasive nous aidera à juger l’efficacité de nouveaux vaccins et médicaments conçus pour empêcher et traiter les dégâts cérébraux causés par la maladie d'Alzheimer". La plupart des formes de démence ont les mêmes symptômes cliniques, un meilleur diagnostic permet d’employer le traitement le plus approprié.
"Combiner le marqueur FDDNP avec le PET scan nous permettra de mieux sélectionner les participants à des expérimentations cliniques et produira ainsi de meilleurs résultats de recherche" a ajouté le Pr. Barrio.
Aujourd'hui, près de 860 000 personnes sont victimes en France de cette maladie neurodégénérative. En l’absence de traitements curatifs, la détection précoce des troubles est un véritable enjeu scientifique mais également de santé publique.
David Bême
Sources : Doctissimo