Dépister la maladie : les tests

Publié le par Camille

 

Actuellement, il n'existe pas de test unique permettant de déterminer si une personne est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Cependant, l'association de signes cliniques, les résultats de tests neuropsychologiques et des signes radiologiques permettent un diagnostic sûr à plus de 90 %. Il faut distinguer les patients qui ont un Alzheimer avéré et ceux dits « mild cognitive impairment » ou MCI (trouble cognitif débutant). Ceux-ci sont au stade infra-clinique : leurs fonctions cognitives ne sont pas altérées. On peut avoir un MCI et ne jamais évoluer vers une maladie Alzheimer. Seuls 20 % d'entre eux convergeront vers Alzheimer dans les années suivantes. Dans leur cas, seule l'évolution dans le temps confirme le diagnostic. Ils sont suivis au sein des consultations mémoire, de façon très régulière.

 

- Les tests neuropsychologiques permettent de préciser l'origine et la nature des troubles. Ils sont souvent faits en consultation. En premier lieu est pratiqué le Mini Mental State Examination (MMSE), de Folstein. Ce test, sur une échelle de 0 à 30, conçu pour un dépistage rapide des déficits cognitifs, explore les fonctions cognitives, c'est-à-dire les fonctions mentales -jugement, mémoire, organisation mentale, orientation dans le lieu, le temps, les personnes- et les fonctions perceptives -schéma corporel, relations spatiales, reconnaissances... Un score au MMSE compris entre 10 et 26 inclus indique un Alzheimer léger à modéré, un score compris entre 19 et 3 inclus un stade modéré à sévère.
Pour évaluer le déficit mnésique, le test des cinq mots de Dubois est utilisé ainsi que le test de l'horloge. Citons aussi le BREF, Batterie Rapide d'Evaluation Frontale.
Ces examens permettent d'avoir une idée sur la mémoire des faits récents, du langage, des tâches complexes. Un bilan orthophonique peut les compléter. Ce premier " débroussaillage " effectué, d'autres examens sont réalisés.


- Des examens biologiques à partir du sang et des urines sont faits, pour écarter de fausses pathologies démentielles curables ou trouver une maladie facteur d'aggravation d'Alzheimer. Par exemple l'anémie, le diabète, des troubles de la glande thyroïde, les carences en vitamines B12 et folates.
Deuxième étape : les tests neuro-psychométriques. Ils permettent de tester les différents champs de la mémoire. Les principaux ? Le test de Grober et Buschke, test de référence pour diagnostiquer les déficits de la mémoire épisodique (faits récents), l'exercice de la Figure de Rey, faisant appel à la mémoire visuelle, le BREF s'il n'a pas été fait en consultation, le DO80, test de langage et le TMTAB, test de la mémoire du travail.
Ces tests sont systématiquement couplés à l'imagerie, dans les services spécialisés à l'hôpital et les CMRR. L'imagerie par résonance magnétique (IRM) permet de déceler d'éventuelles séquelles d'accidents vasculaires, à l'origine des difficultés cognitives. Et surtout de révéler une éventuelle atrophie des hippocampes, critère récent de diagnostic précoce d'Alzheimer.
Enfin, de plus en plus, parallèlement, sont effectuées des scintigraphies cérébrales (tomographie d'émission monophotonique). Leur rôle ? Donner une imagerie fonctionnelle du cerveau, voir comment celui-ci fonctionne.
Le rendu de tous ces examens permet un diagnostic très sûr. En cas de doute, il est conclu à une maladie de la mémoire et les examens sont ré-effectués 6 ou 9 mois plus tard. Cependant, à l'heure actuelle, seule la biopsie post-mortem permet d'affirmer un diagnostic sûr à 100 %.


La recherche :
Les progrès réalisés dans la compréhension des mécanismes biologiques de la maladie ont permis d'identifier des marqueurs biologiques de la pathologie, en particulier les protéines Tau totales, les protéines Tau hyperphosphorylées, le peptide Aβ 1-42, dans le liquide céphalo- rachidien. Une application en pratique clinique courante de tels dosages n'est cependant pas actuellement validée. Ces biomarqueurs restent insuffisants pour faire le diagnostic différentiel de la maladie d'Alzheimer avec un autre syndrome démentiel. D'autres marqueurs devront être développés, en particulier ceux qui pourraient être dosés par une simple prise de sang.

Beaucoup de recherches sont en cours. On peut donc espérer la mise au point de tests biologiques dans un avenir plus ou moins proche. Une priorité pour détecter la maladie avant même les premiers symptômes et ainsi traiter de façon précoce.


Anne-Sophie Glover-Bondeau

Sources : Doctissimo

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